Le 21 Mars 2018 sort chez Carlotta Films le neuvième Coffret Ultra Collector consacré à « DUEL AU SOLEIL », une production de David O. SELZNICK réalisée entre autres par King Vidor. A l’affiche on retrouve les stars Jennifer Jones, Gregory Peck, Lillian Gish et Joseph Cotten.

Le Coffret Collector est composé du Blu-ray du film restauré avec des bonus et d’un livre rédigé par le critique de cinéma Pierre Berthomieu.

SYNOPSIS
Après l’exécution de son père, condamné à mort pour avoir tué sa femme indienne et son amant, la jeune Pearl Chavez part s’installer chez les McCanles, de riches cousins éloignés vivant au Texas. Sa peau métissée lui vaut de connaître l’hostilité de certains et sa beauté d’attiser les tensions familiales, notamment entre les deux frères Jesse et Lewt. Car l’aîné, brillant diplômé en droit, est aussi pondéré et droit que le cadet, jeune voyou sans foi ni loi, est impulsif et passionné. Entre ces deux frères rivaux, Pearl va devoir choisir…

AVIS » J’fais un voeu : le feu d’un duel au soleil… »

La chanson « Duel au soleil  » interprétée par Étienne Daho transcrit bien l’ambiance du film éponyme.

Car « Duel au soleil » raconte une guerre des sexes ou du moins un affrontement amoureux. On est donc plus proche de « Autant en emporte le vent » ou des « Hauts de Hurlevent » que de » Il était une fois dans L’Ouest ».

Le film « Duel au soleil » commence par un long prélude musical (une bonne dizaine de minutes ) et se termine sur un postlude tout aussi long. Il s’agit d’une véritable mise en condition qui nous permet d’admirer en suite les décors superbes une atmosphère électrique du film …
l’histoire est adaptée d’un roman ; globalement les personnages ont des comportements extrêmes. Le jeu des acteurs est particulier : Jennifer Jones adopte ainsi un jeu outré pour son personnage, Pearl.
Pearl est une femme enfant métisse, sensuelle et déchirée entre deux frères, deux mondes – deux existences. C’est une femme dont le destin hélas s’avère tragique, elle est victime de préjugés et de ses propres croyances… le destin des personnages que ce soit Lewt, son frère Jesse, ou Pearl semble déterminé par les actes de leur famille. Au menu donc : désir, trahison, crime, religion, rédemption…
De nombreux détails feront tiquer le spectateur du 21e siècle comme, par exemple, le maquillage très « Blackface » de Jennifer Jones pour suggérer qu’elle a du sang indien dans les veines ; le fait qu’elle soit assimilée à un cheval ou encore sa réaction lorsque Lewt (peut-être le personnage le plus détestable incarné par Grégory Peck) la viole.

La relation entre Pearl et Lewt est d’ailleurs un modèle de relation toxique un mélange d’amour et de haine qui peut paraître excessif. Mais tout est excessif dans le film, tout est plus grand que vrai, « bigger than life ». Ainsi, le fameux duel au soleil final apparaîtra risible et interminable ou bien insoutenable et horrifique au spectateur…

Quoi qu’il en soit, « Duel au soleil  » est une œuvre marquante et ambitieuse d’autant plus surprenante qu’elle a été créée en pleins code Hays.

Le livre de Pierre Berthomieu permet d’en apprendre plus sur la genèse du film et en particulier sur les modifications apportées par les différents co- réalisateurs. Si Selznick a modelé le film, les différents réalisateurs ont aussi laissé leur empreinte. Outre King Vidor, on peut aussi citer William Dieterle … Dieterle qui a par ailleurs par la suite dirigé des acteurs de « Duel au soleil » quelques années plus tard dans « Le portrait de Jennie ». Jennifer Jones joue un rôle totalement différent, ainsi que Joseph Cotten et Lillian Gish.