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[BR/DVD] ALFRED HITCHCOCK, LES ANNÉES SELZNICK Coffret Ultra Collector # 7

Attention, article fleuve sur le Coffret Ultra Collector # 7 édité par Carlotta, ALFRED HITCHCOCK, LES ANNÉES SELZNICK.A découvrir dès le 29 novembre 2017.

Ce coffret réunit 4 chefs-d’œuvre du réalisateur britannique :

  • Rebecca
  • La Maison du docteur Edwardes
  • Les Enchaînés
  • Le Procès Paradine …

… Et plus de 5h30 de suppléments , ainsi que le livre de 300 pages « La Conquête de l’indépendance« .

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Alfred Hitchcock. (Photo credit: Wikipedia)

L’argument (via le site de Carlotta)

« L’année 1939 correspond à un tournant dans la carrière d’Alfred Hitchcock. Année de son départ aux États-Unis, c’est aussi celle qui marque le début d’une collaboration de près de dix ans avec le célèbre producteur américain David O. Selznick (Autant en emporte le vent, Duel au soleil). Cette association entre le maître du suspense et l’un des plus importants représentants du système hollywoodien donnera naissance à quatre chefs-d’œuvre : la romance gothique Rebecca (1940), le thriller psychanalytique La Maison du docteur Edwardes (1945), le film d’espionnage Les Enchaînés (1946) et le thriller judiciaire Le Procès Paradine (1947). Réunis pour la première fois dans un Coffret Ultra Collector 5 Blu-ray et un Coffret Ultra Collector 5 DVD, ces quatre longs-métrages figurent parmi les trésors du cinéma hollywoodien des années 1940, à admirer dans leur sublime version restaurée ! »

Dans les lignes qui suivent, vous pourrez découvrir mon avis et quelques informations sur les films du coffret ainsi que les bonus.

Rebecca, 1940

Hitchcock adapte à nouveau Daphné du Maurier – après « La Taverne de la Jamaïque » et avant « Les Oiseaux ».

Le pitch de cette « romance gothique » est simple, mais les personnages sont complexes.
Une jeune fille effacée va épouser dans l’urgence le jeune veuf Max(im) de Winter. Dans le roman de Daphné du Maurier , le jeune fille semble avoir si peu de caractère que l’auteure ne nous donne même pas son prénom.

A screenshot of Judith Anderson and Joan Fonta...
Judith Anderson et Joan Fontaine dans Rebecca (Photo credit: Wikipedia)

Le titre du roman, comme celui du film, est le prénom d’une absente, d’une défunte : Rebecca.
Donc, après un mariage et une lune de miel express, pour le jeune couple rentre à Manderley, la splendide demeure de la famille de Winter. Mais Manderley est une demeure hantée par un fantôme bien aimé: Rebecca…

Mrs Danvers, la gouvernante de Manderley très proche de Rebecca, en fait voir de toutes les couleurs à la nouvelle venue… Et le doute s’installe chez cette dernière. Et si Maxim avait tué sa femme ? Et si Rebecca avait eu une aventure avec la gouvernante ou avec d’autres amants ?

Le maître du suspense transpose au format cinéma l’histoire avec élégance, tout en suggestion.
La musique et l’ambiance gothique maintiennent le spectateur dans un  état de tension quasi permanent… Joan Fontaine et Judith Anderson sont impeccables.

Joan Fontaine en oie blanche nous inspire à la fois de l’agacement et de la compassion.
Judith Anderson est parfaite en Mrs Danvers, femme frustrée…
Laurence Olivier n’est pas en reste dans le rôle de M.de Winter.

Il n’est donc pas étonnant que « Rebecca » ait eu un succès fou à l’époque, et même si le mystère est éventé, on prend plaisir à revoir ce classique hitchcockien.

La Maison du docteur Edwardes  (Spellbound), 1945

Le scénario signé Ben Hecht est inspiré d’un roman de Francis Beeding « The House of Dr. Edwardes ».
« Constance, psychiatre dans un établissement spécialisé, tombe amoureuse du nouveau directeur. Cependant, elle s’aperçoit rapidement que l’homme qu’elle aime est malade et se fait passer pour le Dr Edwardes. Quand il prend conscience de son amnésie, il croit avoir tué le véritable docteur et s’enfuit de la clinique. Constance le retrouve et le cache chez son vieux professeur qui va analyser les rêves du malade et trouver l’origine de son déséquilibre… »

Après les héros, l’anti héros, voici le héros parano.  Un psy se croit tueur et fou… Lui même acceptera  de se faire aider par une collègue psychanalyste  tombée amoureuse de lui ( et vice versa).
Le docteur Edwardes du titre, c’est Gregory Peck .

La collègue amoureuse, c’est Ingrid Bergman...
C’est un grand film, bénéficiant d’un suspens très  prenant… reprenant la question de l’identité. Peck est -il un assassin ? Manipule- t – il Ingrid Bergman ?  Et Ingrid Bergman doit-elle croire son coeur, sa tête ou son mentor ?

La séquence du rêve, crée par Salvador Dali, est magnifique, tout en symbolique…  Une raison de plus pour regarder ce film riche en symboles plus ou moins appuyés et en indices.

Les Enchaînés (Notorious), 1946

« Les Enchaînés » est l’un des chefs d’œuvre du réalisateur anglais.Amateurs d’histoire de meurtres, le réalisateur s’essaie cette fois au film d’espionnage, tout en y ajoutant une romance, et une sous intrigue de thriller. C’est le film suprême du cinéma hitchcockien pour François Truffaut et bien des réalisateurs.

Voici le synopsis (via Carlotta):

« Alicia, fille d’un espion nazi, mène une vie dépravée. Devlin lui propose de travailler pour les États-Unis afin de réhabiliter son nom. Elle épouse donc un ancien ami de son père afin de l’espionner. Devlin et elle s’aiment sans oser se l’avouer, attendant chacun que l’autre fasse le premier pas. Lorsque le rôle qu’elle tient est découvert, son mari décide de l’empoisonner… »

Parmi les scènes mythiques on compte le baiser de Cary Grant et d’Ingrid Bergman, qui dialoguent tout en échangeant des baisers de deux secondes – la censure n’autorisait pas plus de 3 secondes.

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Le célèbre baiser entre Ingrid Bergman et Cary Grant dans Les Enchaînés

Claude Rains -qui a aussi joué avec Ingrid Bergman dans « Casablanca- hérite d’un beau rôle. Loin d’être un méchant monolithique, il est complexe et suscite l’empathie…
Sa passion pour le personnage d’Ingrid Bergman, ses relations tendues avec sa mère et ses collègues de travail. il est tour à tour  puissant, fou amoureux, machiavélique, traqué et apeuré.  D’ailleurs le trio Grant, Bergman et Rains vit des dilemmes et conflits internes complexes, générés en partie par les événements extérieurs à savoir la recherche des Nazis à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Sujet épineux, très proche de l’actualité puisque le film  est sorti en en 1946.  Le tournage aurait été d’ailleurs suivi de près par… le FBI !

Hitchcock savait jouer avec les contraintes et nous donne aussi une leçon de mise en scène en matière de suspense avec la séquence de la subtilisation de la clé…
A noter qu’on retrouve de nombreux thèmes chers à Hitchcock :  les apparences et la question de l’identité,  la mère dominatrice … Il est aussi  question d’empoisonnement, une thématique que l’on retrouvera dans « Le Procès Paradine ».

« Les Enchaînés » est une œuvre culte, à regarder et à analyser encore et encore.

Le Procès Paradine (The Paradine Case), 1947

C’est à mon avis le plus faible des films dans ce coffret.
D’ailleurs le livre le présente aussi comme un film mineur. Mais nous sommes d’accord pour dire qu’un film mineur de Hitchcock reste film qui se regarde bien (cf La Taverne de la Jamaïque).

Le scénario – pourtant intéressant de la femme empoisonneuse – n’est pas très bien construit, contrairement à un autre film avec Ann Todd signé également par un réalisateur britannique ( David Lean) « Madeleine« . « Madeleine » est inspiré de faits réels et sortira en salles en 1950, soit trois ans après « Le Procès Paradine » – et cette fois Ann Todd jouera « l’empoisonneuse ».

Alfred Hitchcock n’a pas été très inspiré non plus au niveau de la mise en scène. Sans doute qu’il a trouvé le script faiblard. Le casting imposé par David O.Selznick ne lui convenait pas non plus…
Il faut reconnaître que « Valli » (Alida Valli) dans le rôle de la femme qui trouble tous les hommes n’est pas particulièrement charismatique. Façonnée par Selznick, l’actrice quittera d’ailleurs Hollywood quelques années plus tard.

Louis Jourdan est en effet bien trop beau et complexe pour jouer un valet qui devrait paraître neutre et insipide…
On ne doute pas une seconde qu’une jeune femme soit attirée par lui , et cela remet sérieusement en cause le suspense.
–  Vous pouvez lire l’excellente biographie de  Louis Jourdan rédigée par Olivier Minne pour en savoir plus sur ses rapports avec « Hitch » et Selznick.

Gregory Peck  joue un homme issu des hautes sphères britanniques, prêt à tout détruire par passion pour le personnage incarné par Valli.
Là encore, on peut constater un petit problème de casting…
Gregory Peck est beaucoup plus convaincant dans le rôle du docteur Edwards névrosée que dans celui d’un avocat snob de la haute société anglaise…
D’autres personnages sont bien campés comme celui de Charles Laughton , juge snob et un brin pervers, ou encore celui d’Ann Todd, épouse fidèle envers et contre tout.

English: Gregory Peck & Ann Todd in The Paradi...
Gregory Peck & Ann Todd in The Paradine Case – publicity still (Photo credit: Wikipedia)

BONUS DU COFFRET COLLECTOR HITCHCOCK

Pour « Rebecca » :

Dans le livret « La Conquête de l’indépendance« , chapitre « À PROPOS DE REBECCA », Jean Douchet échange avec Jonas Rosales sur cette œuvre  « charnière » d’Alfred Hitchcock.

Le documentaire « Daphné du Maurier sur les traces de Rebecca » (57 minutes) © 2016 ARTE FRANCE.

Les screen tests de Rebecca (9 minutes) « Margaret Sullavan, Vivian Leigh et Sir Lurence Olivier font des essais pour les premiers rôles du film. »

OBSÉDANTE ABSENCE – SUBLIMINAL – LA CLÉ DU SUSPENSE – RÉMINISCENCES (19 mn / 16 mn / 14 mn / 16 mn)
Quatre entretiens et analyses de Laurent Bouzereau, cinéaste et auteur de Hitchcock : pièces à conviction.

Parmi les autres bonus on trouve les films de famille (home movies) d’Alfred Hitchcock ( peu intéressant à mon sens) ou encore un documentaire prenant sur la rencontre entre François Truffaut et Alfred Hitchcock … Rencontre qui donnera naissance à un superbe livre d’entretiens. en parlant de livre, celui fourni par Carlotta dans le coffret est intéressant, il donne de nombreuses informations sur les films du coffret, mais aussi sur Hitchcock et ses relations avec David O. SELZNICK, le système des studios à l’époque…

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Crédits :

REBECCA © 1940 DAVID O. SELZNICK © ABC, Inc. Tous droits réservés. LA MAISON DU DOCTEUR EDWARDES © ABC, Inc. Tous droits réservés. LES ENCHAÎNÉS © 1946 RKO. © ABC, Inc. Tous droits réservés. LE PROCÈS PARADINE © ABC, Inc. Tous droits réservés. OBSÉDANTE ABSENCE – SUBLIMINAL – LA CLÉ DU SUSPENSE – RÉMINISCENCES © 2017 CARLOTTA FILMS / ALLERTONS FILMS. Tous droits réservés. HITCHCOCK/TRUFFAUT © 2017 CARLOTTA FILMS / ALLERTONS FILMS. Tous droits réservés. HITCHCOCK/SELZNICK © 2017 CALIFORNIA PROD. Tous droits réservés. MONSIEUR TRUFFAUT MEETS MR. HITCHCOCK © 2017 FICTION FACTORY ROBERT FISCHER FILMPRODUKTION. Tous droits réservés. DAPHNÉ DU MAURIER SUR LES TRACES DE REBECCA © 2016 ARTE FRANCE – BEL AIR MEDIA. Tous droits réservés. HOME MOVIES AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE THE ALFRED HITCHCOCK COLLECTION DE THE ACADEMY FILM ARCHIVE. Tous droits réservés.

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