Quelques jours avant la fête des mères et après la fête du travail, voici un film signé par Erik Poppe qui questionne justement le conflit famille / travail – passion… Erik Poppe nous dresse un portrait de photo-reporter et mère dont la famille redoute le côté tête brûlée…
« Rebecca est une photographe de guerre de renommée internationale. Alors qu’elle est en reportage en Afghanistan pour suivre un groupe de femmes qui préparent un attentat suicide, elle est gravement blessée par l’explosion d’une bombe. De retour chez elle en Irlande, pour se remettre de ce traumatisme, elle doit affronter une autre épreuve. Marcus, son mari et Stéphanie, sa fille ainée de 13 ans, ne supportent plus l’angoisse provoquée par les risques que son métier impose. Rebecca, qui est déchirée entre les souffrances qu’elle fait subir à ses proches et sa passion de photoreporter, doit faire face à un ultimatum : choisir entre son travail et sa famille. Mais peut-on vraiment échapper à sa vocation, aussi dangereuse soit-elle ? Renoncera t-elle à couvrir ces zones de combats, et à sa volonté de dénoncer la tragédie humaine de son époque ? »
Nikolaj Coster-Waldau interprète le mari de Rebecca, à des années-lumière de ses rôles habituels (Jaime Lannister dans la série “Game of Thrones”, “Triple Alliance”, “Oblivion”). Son rôle est d’habitude réservé aux femmes au cinéma. Tel Pénélope, un peu effacé , il attend en effet que son Ulysse d’épouse revienne, redoutant l’annonce de son éventuelle mort… C’est lui le gardien du foyer, le parent stable, qui s’occupe à merveille des deux enfants du couple : une petite fille et une jeune adolescente. Je découvre que M. Coster-Waldau peut jouer des rôles subtils et m’émouvoir !
Lauryn Canny, la jeune fille qui joue Stephanie, est très bien également. Les seconds rôles sont à l’unisson. Bon casting donc …
Je trouve intéressant que le réalisateur ait décidé de féminiser son personnage de photo-journaliste : cela questionne l’instinct maternel et la représentation des femmes dans notre société. Et c’est totalement plausible, comme le remarque Erik Poppe : « Si un homme laisse ses enfants à la maison pour son travail, on trouve cela normal. Mais dans le cas d’une femme, les réactions sont plus mitigées. D’autre part, depuis 20 ans, beaucoup de femmes sont apparues dans la profession, parce que beaucoup de conflits ont lieu dans des régions de culture islamiques. Dans ces endroits, un homme ne peut raconter que la moitié des événements, car il ne pourra pas approcher les femmes, alors qu’une femme reporter pourra établir des contacts, rencontrer d’autres femmes et les photographier. »
(in DP)
Les scènes de famille semblent également être très réalistes, certaines sont très émouvantes et intimistes, d’autres plus spectaculaires car conflictuelles.Là encore, il semble que le réalisateur ait inclu des éléments autobiographiques dans le scénario.
Dernière remarque : la photographie est très belle et originale dans ce film. La mise en scène est très bonne. Erik Poppe a ce qui le plus important au cinéma à mon avis – un regard. Après on pourra lui reprocher son style visuel, dire que c’est trop affecté, mais on ne peut que noter cet effort visuel que ce soit au niveau des plans, de la lumière…
Le film
“L’EPREUVE”
(“1,000 TIMES GOOD NIGHT”, Tusen ganger god natt)
Sortie le 6 MAI
réalisé par Erik Poppe
avec : JULIETTE BINOCHE, NIKOLAJ COSTER-WALDAU, LARRY MULLEN Jr (batteur du groupe U2), LAURYN CANNY et MARIA DOYLE KENNEDY.distribué par SEPTIEME FACTORY
- Site Internet de Zoriah Miller : www.zoriah.com