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[Série] De grandes espérances de Brian Kirk (Great Expectations)

Aujourd’hui, je vous parle d’une mini -série de la BBC  (diffusé il y a quelques mois sur ARTE) – et non de sorties au cinéma.
Pourquoi ? Parce que parfois le hasard fait bien les choses.

gr8 expectactions

En juin dernier, j’étais en pleine lecture d’un Wilkie Collins (auteur très proche de Charles Dickens), dans le cadre du challenge « Le mois anglais ». C’est alors que  Cinétrafic lance une édition de DVDtrafic avec une proposition qu’aucun amateur de culture anglo-saxonne ne pouvait refuser : l’adaptation télévisée des « Grandes Espérances » (de Dickens)… Un monument de la littérature  que je n’avais pas lu. J’ai donc visionné avec intérêt  De grandes espérances de Brian Kirk,  sorti en DVD le 3 avril et édité par Koba films.

Le roman a été adapté maintes fois. Je n’avais pas vu les récentes versions cinéma de « De grandes espérances » signées Alfonso Cuaron avec Ethan Hawke et Gwyneth Paltrow, ou Mike Newell avec Helena Bonham Carter et  Raph Fiennes … Je n’avais pas lu le roman certes, mais je me doutais que le scénario n’était pas celui d’un  film comique. Archipoche

Voici donc le pitch:

« Les aventures de l’orphelin Pip qui voit ses rêves de grandeur se réaliser quand il hérite à vingt- et -un ans d’une grande fortune provenant d’un bienfaiteur anonyme. » (in communiqué de presse Koba Films)

Cela commence donc un peu comme « Oliver Twist » , car  Philip Pirrip, surnommé »Pip »,  n’a plus de parents et vit très chichement… Pip est élevé par sa sœur (qui ne le traite pas très bien) et son mari forgeron (père de substitution, simple, attentif et généreux.)

Le jeune Pip souhaite devenir également forgeron.C’est alors qu’il rencontre et aide le forçat évadé Abel Magwitch … Plus tard, il fait la connaissance de l’étrange Miss Havisham  et de sa protégée, et hérite d’une fortune d’un mystérieux donateur ; les deux rôles sont respectivement campés avec brio par Ray Winstone et Gillian Anderson.

Il me semble très difficile de traduire à l’écran l’esprit et le  « souffle » de certains textes, d’autant plus sur la pagination est importante. il faut alors faire des choix. or, le roman de Charles Dickens est assez épais ( 397 pages)…

Sarah Phelps, la scénariste a tiré de ces pages une série en trois épisodes. Était-ce suffisant ? A t – elle beaucoup élagué le texte original ? Peut -être mais n’ayant pas lu le roman, je ne peux le confirmer. Sarah Phelps a pour elle le fait qu’elle connaît l’oeuvre de Charles Dickens et qu’elle avait déjà adapté « Oliver Twist ».

J’ai trouvé qu’il y avait quelques légers problèmes de rythme, parfois l’histoire allait trop vite, parfois il y avait des ralentis-  globalement je n’ai pas vu le temps passer et je voulais connaître le fin mot de l’histoire… La psychologie des personnages n’est pas spécialement développée. Du coup,  Pip (incarné par le beau -trop beau ? – Douglas Booth – vu récemment dans Noé)  et Estella (Vanessa Kirby qui devrait retrouver Douglas Booth dans « Jupiter Ascending » !) ne sont pas spécialement attachants et leur « romance »m’a laissé relativement froide. Douglas Booth semble tout de même très impliqué dans son rôle, et au fur et à mesure que l’histoire avance, on  le voit évoluer.Un bon point pour lui.
Les personnages les plus intéressants (et les mieux campés) sont finalement Miss Havisham (Gillian Anderson est métamorphosée) et Abel Magwitch (Ray Winstone  à la fois imposant, effrayant et doux). Certainement que Charles Dickens les avaient particulièrement chouchoutés. La vieille aristocrate dégoûtée par les hommes et la vie depuis son mariage avorté… Et le forçat au grand cœur  (un peu comme Jean Valjean) sont vraiment de très beaux personnages et leurs interprètes assurent vraiment. Tous deux vont influencer leur « pupille ».

Côté seconds rôles, nous sommes gâtés également : David Suchet  joue monsieur Jaggers très contrasté. Herbert Pocket, l’ami de Pip est incarné  avec application par Harry Lloyd ( reconnaissez-vous le frère de Daenerys de  « Games of thrones » ?)
Pour la petite histoire, Harry Lloyd est un descendant de Dickens !

Au final, on ne peut rien reprocher à l’interprétation.English: Miss Havisham, Pip, and Estella, in a...

Mais ce qui (me) plaît surtout, c’est l’ambiance visuelle du film…  ce téléfilm a une apparence vraiment  soignée. La photo est magnifique (assez sombre), le générique est superbe et sa musique envoûtante. Les décors sont remarquables que ce soit la maison de miss Havisham, les marais et la nature anglaise  ou encore les rues de Londres au XIXe siècle …

Il n’est pas étonnant que la mini série ait été récompensée par 4 Emmy Awards  et 3 BAFTA Awards . La réalisation est belle et donne envie de se plonger dans le roman, un jour…

 

Les 3 épisodes de 52 minutes ont été diffusés sur Arte, dans le cadre d’un cycle Dickens avec « Oliver Twist » et « Le Mystère d’Edwin Drood »; On peut donc essayer de se procurer ces deux séries…
De plus, le DVD nous propose un Espace Découverte BBC. Ce dernier nous fait découvrir  d’autres adaptations de romans : « PARADE’S END » (avec Rebecca Hall et Benedict Cumberbatch), « JANE EYRE » ( version de 2006 avec Ruth Wilson dans le rôle -titre), ou encore « ORGUEIL ET PRÉJUGÉS » avec Colin Firth , tous édités chez Koba Films. Voilà qui devrait vous permettre d’étancher votre soif d’adaptations littéraires.

 

 


Vous pourrez retrouver la chronique suivante sur Cinetrafic.

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