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[Avis] The Immigrant de James Gray avec Marion Cotillard, Joaquin Phoenix & Jeremy Renner

The Immigrant, le nouveau James Gray était très attendu. Certains avaient eu la chance de le voir au Festival de Cannes, j’ai eu l’occasion de le découvrir lors du Grand Prix ELLE cinéma, au milieu d’une belle sélection de films. Comme bien souvent après une grande attente, le spectateur est comblé ou autre contrairement cruellement déçu… Alors, The Immigrant sort-il du lot ou est-il bel et bien une déception ?

Avis sur The Immigrant

Quand première vision rime avec déception…

Déception, parce que réalisateur doué. Parce que film sélectionné au festival de Cannes. Parce que le thème abordé ( les conditions pénibles des immigrants aux Etats-Unis) était intéressant et que James Gray s’est inspiré de l’histoire de sa famille, tout en faisant de nombreuses recherches historiques…

Heureusement, Joaquin Phoenix est présent, et c’est un grand acteur, au jeu ‘borderline’, toujours à la frontière du sur-jeu sans jamais tomber dedans ! Ici encore, Phoenix incarne un personnage très complexe, foncièrement intéressant, entre haine et amour, cruel mais souffrant. [Ceci dit, on commence à être habitués, il nous avait déjà fait une superbe performance dans « The Master »de PT Anderson.] J’aurais voulu en savoir plus sur ce Bruno Weiss.

Afin de remettre en cause le Rêve Américain, James Gray semble préférer nous montrer le point de vue d’une femme victime des circonstances (Ewa, en référence à Eve, la première femme ?)Pourquoi pas : Ewa ne représente – t -elle pas la parfaite candidate au bonheur ? Elle est belle, elle est pauvre, elle est pieuse, elle est aimante…
D’ailleurs, quand Bruno lui demande pourquoi elle est venue aux États-Unis : elle lui répond qu’elle cherchait à être heureuse. nous y voilà : Ewa est un symbole de ce fameux principe américain : la poursuite du bonheur (‘the pursuit of happiness’). Ewa, c’est un symbole, surtout lorsqu’elle incarne la Statue de la Liberté dans un spectacle… On aimerait la voir dans une success story et rejoindre le destin finalement heureux de Cosette ou Cendrillon.Mais le propos de Gray est de nous montrer comme le Rêve Américain peut se briser…

Ewa, l’objet de tous les désirs, c’est Marion Cotillard. Ewa, c’est un rôle d’héroïne tragique. Ce n’est ni le pire rôle ni le meilleur rôle de Mademoiselle Cotillard. Son jeu ne m’a pas spécialement marquée mais le lourd destin d’Ewa ne peut laisser totalement indifférent.Mais il arrive bien des malheurs à cette âme pure détruite par le monde, (un peu trop à mon goût) !On lorgne du côté des mélodrames de Douglas Sirk, de Breaking The waves pour le côté expiatoire. Une femme se sacrifiant pour une autre, dans l’auto destruction… avec l’espoir d’être sauvée, et de la colère aussi.

James Gray semble fasciné par le visage de l’actrice et filme Marion Cotillard comme une madone. Il est assez étonnant d’entendre parler polonais « La Môme » Cotillard. Linguistiquement parlant, le résultant est bluffant.

En revanche, dans le trio de personnages principaux, Jeremy Renner m’a semblé un peu fade dans ce rôle d’illusionniste. Illusionniste de profession mais pas seulement : cet homme sait créer l’illusion autour de lui, et s’est réinventé. En cela il rejoint un peu Jay Gastby. Cette impression de retrait par rapport à Bruno et Ewa s’explique en partie par le fait que ce mystérieux Orlando arrive plus tard dans le récit.
Spoiler : mais comme les magiciens, il disparaît un peu vite.
Ceci étant dit, son personnage de magicien est un beau personnage et s’inspire d’un personnage réel…

On ne peut reprocher à James Gray son manque de recherches historiques : la reconstitution de l’époque est superbe. La période des années folles est intéressante à filmer et James Gray, en se cantonnant à un quartier de New York nous offre un point de vue différent.
La photo est magnifique – merci Darius Khondji ! – notamment dans une scène de confession à l’église. Comme souvent chez James Gray, la religion est présente, les thèmes de la culpabilité, de la honte, de la rédemption et du pardon sont particulièrement développés…

On note un filtre « sépia » pendant presque tout le film, ce qui n’est pas désagréable.Ce n’est pas le seul film sur Ellis Island. Personnellement j’ai trouvé le « Golden door » d’Emmanuel Crialese beaucoup plus intéressant.

Et la référence à « America, America » ! d’Elia Kazan est écrasante…Il faut tout de même saluer l’effort du réalisateur de changer d’univers, et de ne pas nous resservir un autre « Two Lovers » ou « The Yards ».
Au final, malgré toutes ses qualités visuelles et ses bonnes intentions, cette fresque historique est plombée par son scénario et un rythme un brin languissant. Je reverrai ce film, dans un contexte plus calme qu’un festival, histoire de lui accorder une seconde chance.

THE IMMIGRANT

– LE 27 NOVEMBRE 2013 AU CINÉMA –

UN FILM DISTRIBUÉ PAR WILD BUNCH DISTRIBUTION

Page Facebook : www.facebook.com/TheImmigrant.lefilm

Bande annonce (VOST) :

2 Comments

  1. MissG

    Ce film de James Gray ne me tente pas du tout, je vais passer mon tour. Ceci est peut-être aussi lié au fait que je fais une « allergie » à Mademoiselle Cotillard depuis quelques films. Je trouve qu’elle joue moins bien qu’avant depuis qu’elle a fait « La môme » (et connu la consécration avec ce rôle). C’est un avis très personnel mais à mes yeux elle est moins convaincante qu’avant.

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