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[Critique] Only God Forgives de Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling / Cannes 2013

 

Encore un film coup de poing  ? Après l’énorme succès de Drive (Prix de la mise en scène 2011 à Cannes), Ryan Gosling retrouve Nicolas Winding Refn pour « Only God Forgives ». Cette fois, Ryan incarne un gérant de club de boxe à Bangkok /trafiquant de drogue. La bande annonce d’Only God Forgives promettait à nouveau de l’ultra-violence esthétisante et un montage nerveux. La signature du réalisateur danois… Alors, NWR nous mettra-t-il tous KO avec « Only God forgives »?

 

CRITIQUE (sans spoiler)

Disons le de suite : j’ai aimé Drive mais pas du tout Only God forgives!

Pourtant l’esthétique reste la même. C’est d’ailleurs le seul bon point du film : ses filtres de couleurs (beaucoup de rouge : couleur du sang et de l’enfer !), ses éclairages, la création d’une atmosphère visuelle. Dans Only God forgives, on trouve des appartements et couloirs à la Shining (hello Mr Kubrick), avec des peintures murales asiatiques. Des scènes de rues  d’un Bangkok glauquissimes, avec parfois quelques rares paysages  à la lumière naturelle.

On ne comprend pas grand chose à l’histoire, d’ailleurs le scénario tient en une ligne : OGF, une histoire de vengeance sur fond de complexe d’Oedipe. NWR traite des liens du sang en montrant du sang et des entrailles …

Impossible de s’attacher aux personnages mutiques et fermés. Ryan Gosling refait son personnage du Driver/ guerrier silencieux, victime d’un lourd passé. Kristin Scott Thomas campe une caricature de mère abusive et perverse. Le fils de l’une, frère de l’un, parler d’aller en enfer, et pourtant n’a rien d’un homme. Même le policier/vieux sage est capable des pires horreurs.
Au milieu de tout cela, le spectateur vit un calvaire. C’est du sous Lynch (on navigue entre fantasme et réalité), du sous Tarantino, du sous Kitano, du sous Argento, et du sous Nicolas Winding Refn. Honnêtement, si vous voulez voir de la baston et des bras coupés, autant aller voir un film de chambara, de wu xia pian, un western crépusculaire … Un polar ou un film d’horreur bien gore fera aussi l’affaire.

A quoi cela sert-il de filmer la violence avec complaisance ? Le message n’est pas clair, si message il y a … Et quand il n’y pas de message, que le film est creux, je m’ennuie ! En effet, je ne pensais pas écrire  cela un jour, mais les explosions de violence ne m’ont pas empêchée de bailler et de m’ennuyer. La faute aux plans parfois trop longs ( les karaokés) ? Certains critiques prendront certainement un grand plaisir à analyser certaines scènes, à y voir des références, tout comme les psychologues s’intéresseront à la relation malsaine entre la mère et ses fils, et les conséquences sur la vie sexuelle des deux frères.

En conclusion :

le film a été hué à Cannes, et je comprends qu’une partie du public ait vu rouge (normal, avec tout ce sang et ces filtres de couleur). En  plus, le public cannois était invité… Sans aller jusqu’à avoir cette réaction, je dirais que le nouveau film de Winding Refn est chic, choc et toc ! Je suis restée en dehors et regrette d’avoir dépensé du temps et de l’argent pour ce film. Aucun plaisir pour moi en tant que spectatrice, seules quelques idées ont retenu mon attention … Le reste est déjà parti dans les limbes. »Seul Dieu pardonne » nous dit le titre. Sans doute.

Date de sortie : 22 mai 2013 (1h 30min)

De Nicolas Winding Refn

Avec Ryan Gosling, Kristin Scott Thomas

Film – Thriller

En compétition au Festival de Cannes 2013

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement 

Note : Générique de fin en thaï, en hommage à Alejandro Jodorowsky.

L’avis de Variety : 

Cannes Film Review: ‘Only God Forgives’

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4 Comments

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