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[Reprise] DJANGO de Sergio CORBUCCI (1966)

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Le 23 janvier 2013, soit une semaine après le « Django unchained » de Q. Tarantino Carlotta ressort Django, le film culte et original de Sergio Corbucci. Un original qui n’a rien de commun avec l’original, si ce n’est sa musique.

« Pour moi, le western ultime est celui de Sergio Corbucci. Car, jamais jusqu’alors, on avait vu tant de violence, de brutalité, d’irréalité aussi parfois. C’est vers cela que je voulais aller avec « Django Unchained ». Un Ouest sauvage et implacable. »
Quentin Tarantino

On comprend que Tarantino,  avec d’autres western comme la « trilogie du dollar » de Sergio Leone, ait été inspiré par Django ; ce Django c’est effectivement l’ultime western spaghetti.

Dès les premières notes de l’entêtant thème chanté par Rocky Roberts, on est intrigué :  ce film va-t-il être un navet, un chef d’oeuvre ou une curiosité ? Je penche personnellement pour la troisième option…

Commençons par le négatif. L’interprétation de Franco Nero fait bien entendu penser à celle de Clint Eastwood ou d’autres justiciers quasi mutiques. La combinaison s’arrête là car Nero (qui ressemble fortement à Terence Hill) ne joue pas spécialement bien le justicier-solitaire- traumatisé-par-la-mort-de-sa-femme. Le jeu des autres acteurs n’est pas très bon non plus. Et, l’image même si elle a été restaurée a vieilli… Et puis si on sourit, ce n’est pas parce que les personnages font preuve d’humour : leur jeu semble très « premier degré ».

Cependant, le film est surprenant par deux aspects : sa violence et ses idées de mise en scène. Le film commence par la flagellation d’une jeune femme, puis, en plus des traditionnelles fusillades, des scènes plus dérangeantes apparaissent :  un homme qui canarde des Mexicains comme s’ils étaient des pigeons… On voit aussi une oreille découpée et mangée par la victime, des mains écrasées…

Il y a des passages dans «Django» qui sont cultes et susciteront un vrai plaisir chez le spectateur, par exemple lorsqu’on découvre ce que contient le cercueil que traîne Django…  La scène finale au cimetière est incroyablement désespérée. Rien que pour ces deux moments de bravoure le film vaut d’être vu.

Cinephilia: Django
Photo retouchée de Django traînant son cercueil (Photo credit: enigmabadger)

Enfin, Sergio Corbucci dénonce le racisme dans «Django». Ici, point de cow-boys et d’indiens, mais des Mexicains s’affrontant avec une bande d’Américains cagoulés comme le Ku Klux klan ( à la différence que les cagoules sont rouges).  Le fait que le méchant  Jackson tue des Mexicains comme des animaux est glaçant. Django se débarrassera des uns comme des autres,  les deux clans étant aussi racistes, cruels et détestables les uns que les autres. Enfin, le réalisateur donne un beau rôle  tragique au personnage de la métisse, objet de désir et de haine. Si le film semble misogyne, le personnage le plus pur est une femme.

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Franco Nero est Django (photo via Carlotta)

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DJANGO
 

Western | Italie/Espagne | 1966 | 91mn | Couleurs | 1.66:1

Réalisation : Sergio CORBUCCI
Scénario et histoire originale : Sergio CORBUCCI, Bruno CORBUCCI
Avec : Franco NERO, Loredana NUSCIAK, José BÓDALO
Musique : Luis Enríquez BACALOV
Directeur de la photographie : Enzo BARBONI
Montage : Nino BARAGLI, Sergio MONTANARI
Producteurs : Sergio CORBUCCI, Manolo BOLOGNINI

Synopsis :

Deux bandes rivales, celle du major confédéré Jackson, et celle du Général mexicain Rodriguez, terrorisent un village à la frontière mexicaine. Arrive Django, un vagabond solitaire avec un cercueil…

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