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[Critique] Les Bêtes du Sud Sauvage de Benh Zeitlin

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« Once there was a Hushpuppy, and she lived with her daddy in the bath tub »… Une petite fille du bayou nous raconte sa vision du monde à la manière d’un conte de fées. Et pourtant sa vie est loin d’être féerique. Encensé par la critique, ovationné à Cannes, « Les Bêtes du Sud Sauvage » raffle tout sur les prix de festivals sur son passage, tel l’ouragan qu’il décrit dans le film. Alors, ce film mérite -t-il toutes ces louanges ou  est-ce un film surestimé ?

Synopsis

« Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père.
Brusquement, la nature s’emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d’aurochs.
Avec la montée des eaux, l’irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue. »

Critique

J’ai eu la chance de voir ce film grâce au Club 300 d’Allociné. J’en avais beaucoup entendu parler lors du festival de Deauville. En visionnant le film, je n’ai pas été surprise de ce succès, même si je comprends qu’il puisse déplaire à certains.

« Les Bêtes du sud sauvage » est le premier film  du réalisateur Benh Zeitlin , entre naturalisme et onirisme.
Adapté d’une pièce écrite par Lucy Alibar, « Juicy and Delicious », le scénario raconte plein de choses :  comment survivre dans un environnement hostile, comment grandir, le déluge, l’apocalypse, la famille, la maladie, l’homme et l’animal … C’est un vrai film indépendant dans sa forme, un film inédit, qui ne ressemble à aucun autre.
On se demande parfois ce qui se passe, par exemple, ce que représentent les aurochs, ces fameuses bêtes du sud sauvage. A moins que les bêtes du titre éponyme ne soient cette enfant frondeuse, son père rebelle, et cette communauté de Louisiane qui refuse de quitter sa terre quitte à vivre dans une extrême pauvreté – ou à en mourir ?  A chacun de se faire un avis sur cette question.

Il ne faut pas trop intellectualiser ce film qui est avant une expérience sensualiste. J’insiste : on trouve dans ce film des scènes que je n’avais jamais vues ailleurs. Le réalisateur expérimente de nombreuses choses au niveau de l’image, mais aussi du scénario. La plupart du temps, ça passe, parfois c’est moins réussi. Au final, cet OFNI (objet filmique non identifié) est réussi. On est entre le documentaire post Katrina et le conte onirique. A noter que la musique composée par Benh Zeitlin est formidable et appuie de façon terriblement efficace les images.

Après le film, on garde en tête la très belle scène du début avec les feux de Bengale (qui est rappelée sur l’affiche), les paysages de Louisiane, et la performance des deux acteurs non professionnels.
La débutante Quvenzhané Wallis (Hushpuppy) obtiendra peut-être un Oscar pour ce premier rôle. Comment ne pas craquer devant cette petite fille (elle est énervante et maladroite par moments, mais très émouvante) ? Hushpuppy restera dans notre imaginaire de cinéphile, tout comme la petite Ponette.
Dwight Henry incarnant le père de Hushpuppy. La relation entre Hushpuppy et son géniteur est intéressante, entre amour mal exprimé et fierté. Wink élève à la dure sa petite fille, comme un garçon.

L’histoire se déroule au rythme de la Nature et de la santé fluctuante du père de Hushpuppy, et les sujets abordés par le film sont multiples. Impossible de résumer l’histoire mais j’ai été émue sur la fin…

C’est une expérience de cinéma avec des moments exaltants. Ce film m’a  beaucoup plu, car j’aime lorsqu’un auteur fait preuve d’audace et d’originalité. Cependant, ce film ne plaira pas à tout le monde, car cela reste du cinéma d’auteur, et il comporte quelques défauts. Benh Zeitlin confirmera – t-il l’essai pour son second long métrage ?


LES BÊTES DU SUD SAUVAGE : BANDE-ANNONCE HD… par baryla

Les Bêtes du Sud Sauvage

Date de sortie sur nos écrans: 12 décembre 2012

Réalisé par Benh Zeitlin

Avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Jonshel Alexander, Marilyn Barbarin, Kaliana Brower, Joseph Brown, Nicholas Clark, Henry D. Coleman…

Titre original: Beasts of the Southern Wild

Long-métrage américain

Durée: 01h32mn

Distributeur: ARP Sélection

 

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