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[Rencontre] Rian Johnson, réalisateur de Looper

rencontre Rian Johnson
Au centre : Rian Johnson – à droite: Alexandre Poncet (Mad Movies) –  Crédits photo : Vincent Desmonts

A l’occasion de la sortie de Looper le 31 octobre,  SND avait organisé une rencontre avec le réalisateur Rian Johnson dans un magnifique lieu : le Royal Monceau, ce jeudi 18 octobre 2012. Récit d’une rencontre qui valait le détour.

Pour ceux qui l’ignorent, le Royal Monceau comporte une salle de projection des plus confortables, le « Cinéma des Lumières ». C’est dans ce magnifique hôtel qu’eurent lieu la projection du film et le débat.

Après le film, introduit par Alexandre Poncet de Mad Movies, Rian Johnson est arrivé, et nous n’avons pas vu le temps passer.
L’homme est discret, habillé simplement, plutôt jovial. Il n’hésitera pas à féliciter le traducteur, ou  à demander si personne ne veut aller aux toilettes après la projection, le débat durant 45 minutes…

Rian Johnson, c’est aussi le réalisateur de « Brick », un premier long-métrage dont on avait parlé  à sa sortie pour sa construction et ses images sophistiquées. Ce premier film avait déjà pour interprète principal Joseph Gordon-Levitt.

Le Royal Monceau
Inside the Royal Monceau © Claire Fayau

C’est parti pour les questions réponses autour de Looper !

A noter que l’entretien était animé par Alexandre Poncet de Mad Movies.

Je précise qu’il ne s’agit pas d’une retranscription, vous pourrez trouver l’entretien en entier dans les liens (voir ci-dessous).

Au sujet du (mauvais) français de Bruce Willis 

Rian Johnson répond (dans la langue de Molière) qu’il voudrait s’excuser auprès de la France entière et des Français ! On a essayé de doubler Bruce Willis mais le résultat n’était pas satisfaisant.

A propos de la genèse de Looper

Rian Jonson avait écrit un script pour un court-métrage il y a 10 ans, inspiré de « La Jetée « de Chris Marker.
Une histoire très noire. Après « Une arnaque presque parfaite », il a allongé ce film. L’histoire a pris corps en rajoutant Cid et sa mère, la ferme… Johnson a aussi  insisté sur le choix moral qui s’impose à son personnage principal, Joe…

Les thèmes du film

Rian Johnson explique ensuite que le film  « Looper » a pris corps autour du concept de « ying et yang » – Joe jeune (Joseph-Gordon Levit) face à Joe âgé (Bruce Willis).

Par exemple : la ville qui s’oppose à la campagne, l’aspect SF face à l’aspect terrien, le féminin (Sara, alias Emily Blunt,  le côté maternel ,l’aspect « nurturing » , la production, la vie) versus le masculin (la ville, la mafia, la violence, les armes…)

Rian Johnson explique à ce stade qu’il espère ne pas être « prétentieux ». Il confie qu’il disait à Joseph Gordon-Levitt qu’il voulait que le film soit comme une promenade sur des montagnes russes…

A propos de ses influences

Le réalisateur cite les mangas « Akira » et « Dômu « de Katsuhiro Otomo mais aussi des films, tel que Blade Runner. Johnson mentionnera comme références les réalisateurs Sam Raimi, Martin Scorsese et Alfred Hitchcock…

Le casting de Looper

Le réalisateur ne fut pas difficile de recruter Joseph Gordon-Levitt, car « Joe » est l’un de ses meilleurs amis.

Il fut apparemment très facile de convaincre Bruce Willis de tourner ce film. Bruce aurait dit oui au bout de quelques jours un « oui à 100% »; Johnson s’attendait à ce que la star émette des conditions, or Bruce Willis n’a rien voulu changer au projet.

vintage-poster
L’affiche vintage de Looper (une création de Richard-Davies) a été offerte aux spectateurs !

L’interprète du petit garçon, Cid, Pierce Gagnon, a cinq ans. Selon Johnson, toutes les scènes où il apparaît sont le résultat de trois prises maximum. « Pierce ne se contente pas de réciter son texte, il regarde dans les yeux et écoute les autres acteurs ».
C’est le signe d’un grand acteur pour Johnson.

Et le reste … suite de l’entretien avec Rian Johnson

L’entretien tourne ensuite autour du voyage dans le temps. Une spectatrice évoque la série « Lost »….

Il évoque enfin d’autres aspects plus techniques par exemple le maquillage qu’il a préféré aux effets spéciaux faciaux- qu’ils ne trouvent pas réussis à l’heure actuelle. Et  il n’avait pas le budget suffisant pour se payer des effets spéciaux.

Rian Johnson mentionne donc son budget et les modes de financements de son projet. Le tournage de son film à Shanghai au lieu de la France, lieu initialement prévu. Un distributeur chinois a proposé de tourner à Shanghai, ce qui est moins cher que reconstituer Paris à la Nouvelle Orléans, où avait lieu le tournage. (NDLR : Looper est le fruit d’accords de financement sino-américain.)

Selon ses dires, il suffisait d’associer le nom de Bruce Willis à « film de science-fiction » pour que les producteurs signent… sans même avoir lu le script car ils voient un film avec un acteur « bankable ». »Un film de SF avec Bruce Willis est facile à vendre ».

Il explique encore comment il a déjoué la censure en filmant une scène très dérangeante, très visuelle ( ce qui arrive à Seth)…sans une goutte de sang. Ou comment la censure a été prise à son propre jeu !

Rian Johnson dit  qu’il y a eu beaucoup de changements entre le script et le résultat final. Johnson aurait tourné environ 45 minutes de scènes supplémentaires. On pourra voir ces scènes coupées en  bonus dans les éditions DVD et Blu-ray du film.

Enfin, Rian Johnson nous a donné rendez-vous à la supposée fin du monde : « Le 21/12/2012, je serai à Paris ! ». A bon entendeur…
Après l’entretien, certains spectateurs sont restés dans la salle et ont continué le débat. D’autres en ont profité pour se faire dédicacer l’affiche géante du film, offerte ce soir-là par SND.

Une belle rencontre de cinéma. Merci à SND et  au Royal Monceau  pour cette  soirée unique.

  • Lire mon avis sur Looper.

  • Les photos de la soirée