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[Avis] Laurence Anyways – Xavier Dolan avec Melvil Poupaud

Le 18 juillet sortira en salles LAURENCE ANYWAYS. Doublement récompensé au Festival du Film de Cabourg,  Laurence Anyways, le dernier film du jeune Xavier Dolan, avait fait sensation au festival de Cannes quelques semaines auparavant.
Les critiques émises étaient soit bonnes soit très sévères.

Alors, Laurence Anyways est-il un film provocateur, bancal et ennuyeux ou un formidable hymne à l’amour et à la tolérance ?

Synopsis

Dans les années 90, un homme tente de sauver sa relation avec sa fiancée après lui avoir annoncé son désir de devenir une femme.

Laurence Anyways, c’est l’histoire d’un amour fou et différent.

© MK2 Images

Après le désistement de Louis Garrel, c’est Melvil Poupaud  qui est choisi pour être Laurence. Il est parfait, sincèrement je ne voyais pas Louis Garrel se travestir en femme, alors que Melvil Poupaud est troublant dans sa quête d’une nouvelle identité sexuelle. Sa métamorphose s’effectue sur plusieurs années, et le comédien réussit à changer son apparence et son comportement. Par exemple, sa façon de tenir sa cigarette est différente selon les époques.Ce qui est intéressant, c’est qu’à part son besoin de changer de sexe,  Laurence a tout du gendre idéal. Dolan ne le marginalise pas du tout.

Car  il y a bien sûr une vraie réflexion sur la marginalisation, le rejet de la différence, le regard sur l’autre et la question du genre… J’ai beaucoup aimé le passage des élèves blasés qui s’en fichent de voir leur professeur habillé en femme, qui veulent reprendre la leçon – ou encore les réactions de la mère de Laurence (Nathalie Baye) qui me semblent plausibles, entre colère désarroi et amour maternel… Le spectateur en voyant ce film ne peut que s’interroger sur son propre regard sur le phénomène transgenre.

Un vrai univers

Xavier Dolan a peaufiné avec son équipe les détails.D’abord les costumes et looks des acteurs qui évoluent sur une dizaine d’années. Ensuite les décors de Montréal, ou de l’île noire sous toutes les saisons nous dépaysent et certains spots sont magnifiques.

Surtout, une grande attention a été portée à la musique. Laurence Anyways est  truffé  de musique et de chansons. Citons Fade to Grey de Visage, Craig Armstrong (Let’s Go Out Tonight), Julie Masse (C’est zéro) , Diane Dufresne (Oxygène), Jean Leloup (1990), et Céline Dion (Pour que tu m’aimes encore). Les titres de chansons s’accordent bien à l’intrigue (oui, même le Céline Dion). Une manière de montrer le temps qui passe, mais aussi de créer une atmosphère. Dolan expérimente : il y a des apartés musicales, des clips le son est plus ou moins fort …

© MK2 Images

Fiche film

Laurence Anyways de Xavier Dolan

Canada / 2012 / 2h49 / Couleur

Interprétation: Melvil Poupaud (Laurence Alia), Suzanne Clément (Fred Bellair), Monia Chokri (Stéfanie Bellair), Nathalie Baye (Julienne Alia), Sophie Faucher (Andrée Bellair), Adèle Jacques (Michel Lafortune)

Réalisation, scénario, montage : Xavier Dolan

Photographie Yves Bélanger