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[Reprise] La Servante de Kim Ki-Young (1960)

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Hanyo , version sixties

Les Écrans de Claire ont invité Raphaël Borfiga à voir  »La Servante »(film  coréen de 1960, version restaurée par la World Cinema Foundation. ).
Comme Raphaël semblait inspiré par ce film, c’est donc lui qui signe cette critique, à laquelle j’adhère totalement. Merci à lui !

Je rajouterais que le remake * a été présenté au 63e Festival de Cannes et fit sensation pour ses scènes « chaudes ».
* Le remake de  Sang-soo Im ( lui aussi nommé Hanyo, The Housemaid, et datant de 2010) qui est très différent de l’original, était aussi visible en avril sur Ciné +,  à l’instar de trois autres films restaurés par la World Cinema Foundation.
Enfin, attention, dans le film des sixties, il y a un twist final qui peut prêter à rire, ou du moins à prendre du recul sur ce que l’on vient de voir.

Un film rare et inclassable, présenté dans une version restaurée lors de la soirée World Cinema Foundation.
Cette œuvre fondatrice pour le cinéma coréen, projetée récemment à la FEMIS et  passée sur Ciné + Club le mardi 17 avril  à 20:40 pourra se (re)voir cet été 2012  au cinéma !

Edit 8 juillet 2012 :

La servante  est passée au festival Paris Cinéma vendredi 6 juillet. Le film fut présenté par Bastian Meiresonne (spécialiste du cinéma asiatique).

Carlotta ressortira le film en salles le 11 juillet 15 août !

N’ayant pu assister aux commentaires de Bastian Meiresonne, je vous propose ceux tenus par  Nicolas Saada.
Nicolas Saada avait en effet présenté le film lors de la soirée organisée par Carlotta et Ciné + en mars dernier.

Voici quelques morceaux choisis de sa présentation du film :
 »On avait du mal à définir le genre du film  ».
 »On pense à Bunuel, Clouzot … ”

Nicolas SAADA  a aussi mentionné  la forme du film si particulière, regorgeant de « double take » , de champs / contrechamps muets…

© WORLD CINEMA FOUNDATION. Tous droits réservés.
  • Fiche film :

LA SERVANTE (HANYO)
Un film de Ki-Young KIM, Drame, Corée du Sud, 1960, 110m, noir et blanc, version restaurée dans le cadre de la World Cinema Foundation.
Avec Lee Eun-Shim, Kim Jin-kyu et Ju Jeung-nyeo.

  • Synopsis :

« Une famille vient d’emménager dans une grande maison neuve. Le père, Dong-sik, enseigne la musique dans une usine pour femmes. Afin de soulager son épouse qui souffre de fatigue, il accepte d’accueillir une servante recommandée par une jeune ouvrière à qui il donne des cours particuliers de piano et qui ne le laisse pas indifférent. Possédant un comportement ambigu, la nouvelle venue s’amuse à espionner les conversations ou à effrayer les enfants. Lorsqu’elle entame une liaison avec Dong-sik, le foyer tombe lentement sous l’emprise de la servante… »
Résumé via la fiche du film de Carlotta

© WORLD CINEMA FOUNDATION. Tous droits réservés.
  • L’avis de Raphaël

Le cinéma asiatique ne se résume pas aux films de yakusas ou d’arts martiaux. La Servante est une de ces œuvres qui étudient avec minutie les mœurs d’une société et les relations humaines comme il est peu fréquent d’en voir.

Nous assistons là à la descente aux enfers d’une famille qui a accueilli en son sein une fille de la campagne pour remplacer madame, enceinte, aux taches ménagères. La jeune femme tombe rapidement sous le charme du maître de maison et tente de le séduire. Jusqu’ici rien de très original mais tout s’emballe quand l’homme cède aux avances de la servante qui ne lui laisse pas vraiment le choix tant elle a mis au point un plan machiavélique.

On peut même extrapoler et se demander si le film n’est pas misogyne ou xénophobe. En effet, le foyer familial est totalement perturbé et l’équilibre remis en question avec l’intrusion de cette étrangère à qui l’on a donné sa confiance et qui n’a que pour forme de reconnaissance que la haine et l’égoïsme. Comment gâcher sa vie et voir son existence réduite à néant si ce n’est en ouvrant sa porte à une étrangère ? Par ailleurs, cette femme est un poison tandis que le père de famille est lui une victime bien que lâche et faible.

Le fond dérange, la forme surprend. Surtout cette musique très présente, parfois criarde et souvent aussi excessive que la servante. Cette musique fait penser aux vieux films d’horreur et joue à fond sur nos nerfs pour mieux encore nous perturber et nous crisper. « La Servante » est en quelque sorte un film d’horreur tant l’histoire est terrible, un huis-clos oppressant où le spectateur est prisonnier de la maison tout autant que ses occupants qui s’autodétruisent.

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